Oublions le Brahms profond et douloureux du Requiem Allemand « le sérieux, le taciturne … tellement nordique, tellement protestant et si peu mondain* ». Le voilà qui, dans l’émoi de son amour pour Julie Schuman, la fille de Robert et Clara, écrit des danses hongroises et des valses « aux accents enchanteurs et adorables*»
Quoi de mieux que ces danses pour célébrer l’été qui arrive ?
Danses hongroises, valses pour piano à quatre mains, Liebesliedervalzer(valses-chants-d’amour) qui tourbillonnent sur la gamme du sentiment amoureux, inquiet ou conquérant, douloureux ou léger… Un dialogue animé se noue entre le piano joué à quatre mains et le choeur à une, deux, ou quatre voix sur de courts poèmes. Georg F. Daumer les a adaptés de textes russes, polonais ou hongrois, naïfs, sentimentaux et romantiques… Une nature idéalisée s’y fait miroir de l’âme et de ses transports, et l’influence hongroise assouvit le besoin romantique d’exotisme de Brahms.
Populaires et savantes à la fois, vivantes et variées, ces valses tirent leur énergie du Ländler, une danse traditionnelle où les couples s’enlacent sur un rythme à trois temps, popularisée en Allemagne à la fin du XVIII° siècle.
Ce sont les quartettes des opus 52 et 112 qui clôtureront le concert, avec des Lieder de la maturité, plus complexes et plus libérés de l’influence du chant populaire.
L’écriture pour piano à quatre mains enchantera ces pièces instrumentales ou chantées, en associant des hauteurs extrêmes, en démultipliant les possibilités d’expression des pianistes et en donnant à leur instrument une dimension quasi-orchestrale. Comment Brahms aurait-il pu se passer de cette richesse d’écriture, lui dont Schuman disait « Son jeu, empreint de génie, changeait le piano en un orchestre de voix douloureuses et triomphantes » ?
Le spectacle sera mis en espace et en lumière et sera accompagné par un récitant. Il donnera vie aux échanges entre Brahms, Clara et Robert Schuman, trois interprètes et compositeurs d’exception, qui ont partagé un l’intense bouillonnement créatif et mille sentiments d’admiration et d’affection.
*Commentaire du dédicataire des Liebesliedervalzer, le critique musical viennois Eduard Hanslick
Programme :
Danses hongroises et Valses Op. 39
LiebesliederWalzer op. 52
Quartetten Op. 92 et 112
Lectures de correspondances entre Robert Schumann, Clara Schumann et Brahms notamment, sous forme de mémoires contées.
Distribution :
Groupe vocal Arpège
Piano à quatre mains : Guillaume Flamen / Cyril Kubler
Comédien : Olivier Galinou / Technicienne lumière : Juliette Mayer
Direction musicale : Jacques Charpentier